Achetons solidaires, c’est quoi ?
Un site internet mettant en lien acheteurs d’organisation (publics et privés) et fournisseurs « socialement responsables », principalement issus de l’ESS. L’objectif de ce programme national développé par l’AVISE et porté en PACA par l’APEAS est de favoriser les achats professionnels socialement responsables. D’ici la fin de l’année 2013, 500 structures seront référencées au travers de fiches présentant leur activité et leur offre de service. Elles disposeront d’une « boite à outils » répondant de manière pratique à des questions parfois complexes, comme par exemple « comment répondre à un appel d’offre ». Il existera également un espace coopératif au sein de la plateforme afin de favoriser l’émergence de réponses groupées, les acteurs pouvant ainsi croiser leurs compétences et proposer ensemble une offre adaptée à la commande. Côté acheteurs, cet outil doit permettre d’identifier les structures répondant à des critères sociaux et environnementaux exigeants. Côté fournisseurs, Achetons Solidaires doit aider les entreprises sociales et solidaires à mieux valoriser leur offre de service et professionnaliser leurs réponses pour accéder à de nouveaux marchés et ainsi pérenniser leur action.
Achetons Solidaires, c’est quand ?
La plateforme internet devrait être en ligne dès le mois de mai 2013. Actuellement, un important travail de recensement des entreprises est à l’œuvre. Parallèlement, l’équipe Achetons Solidaires se déplace dans toute la région pour sensibiliser sur le terrain acheteurs publics et privés et fournisseurs socialement responsables. Le plan d’action prévoit 18 réunions de sensibilisation, 6 forums départementaux et un grand forum régional de lancement de la plateforme à l’automne 2013 (tous les rendez-vous à retrouver plus bas). Un travail rendu possible grâce aux partenariats noués avec les réseaux sur les territoires comme PROMESS84 et le CIE84 sur le Vaucluse.
Quel critères pour les fournisseurs ?
Les acteurs présents à Avignon jeudi 7 mars se sont inquiétés des critères de sélection des fournisseurs. En résumé, ils se demandaient « c’est quoi être socialement responsable ? ». La réponse apportée par l’APEAS est, dans un premier temps, de s’adosser aux 9 critères de PROGRESS [1] . L’élaboration d’une charte est en cours afin de permettre l’accès à la plateforme aux entreprises s’inscrivant dans une véritable démarche de progrès. Mais au-delà de l’affichage que peuvent faire certaines entreprises de leur responsabilité sociale et environnementale, il conviendra de s’intéresser davantage aux pratiques. Du concret, c’est ce que la charte privilégiera !
Comment valoriser son offre de service ?
Le deuxième temps de la réunion avait pour but de travailler, conjointement avec les acteurs présents, sur leur offre de service et d’identifier les difficultés rencontrées pour la commercialisation de leur offre. Un constat commun a pu être dégagé : la baisse des financements publics imposent aux structures de l’ESS (et principalement celles de l’Insertion par l’Activité Économique, IAE) d’accéder à de nouvelles formes de financement par une meilleure commercialisation de leur offre de biens et services. Après un tour de table, il apparaît évident que ces structures ne sont pas familières des règles classiques du marché et n’ont pas une culture marketing affirmée. Une limite dépassable mais qui les oblige à se poser de nouvelles questions, acquérir de nouvelles compétences et à construire leur argumentaire. Parmi les réponses possibles, la coopération.
Différencier son activité et son argumentaire sont également nécessaires pour se positionner sur un marché où la concurrence est rude. Si la plateforme Achetons Solidaires doit indéniablement servir de vitrine aux entreprises sociales et solidaires, elle oblige les structures à développer un discours offensif, « à mieux proposer pour mieux vendre » selon les termes de Jacques Pouly, directeur de Semailles. Au préalable, il convient donc de « savoir ce qu’on fait et comment on le fait pour valoriser sa démarche » a rappelé Benoît Hamon. Enfin, cette « introspection » des 15 acteurs présents a fait émerger la question d’un marché inter-ESS, largement sous-exploité mais également l’intérêt pour tous de développer les achats groupés, levier permettant d’un côté de réduire les coûts et de l’autre de développer de l’activité.
Source : APEAS